Les paraboles de Jésus pour son Eglise de la fin des temps
I.1) La parabole du festin des noces
Avant de commencer la parabole des 10 vierges de Mt. 25, j’ai à cœur de vous parler de la parabole du festin des noces de Mt. 22 qui démontre le fait que la sanctification est aussi importante que la justification, et que l’une ne va pas sans l’autre. Je ne vous commenterai pas toute la parabole, mais juste l’essentiel de ce qui nous intéresse pour notre sujet :
« Et la salle des noces fut pleine de convives. Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n'avait pas revêtu un habit de noces. Il lui dit : Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces. Cet homme eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus » (Mt. 22 :10-14).
La parabole commence ainsi : « Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils ».
Cette scène se passe au ciel, mais ne se déroulera pas selon cette description donnée, car elle est juste une image pour notre enseignement par le mot « semblable ». En effet, les Écritures sont claires sur un point : au moment de l’enlèvement ne seront concernés que les chrétiens qui seront prêts ; c’est pourquoi il est impossible que pendant les noces de l’Agneau (verset 12), il puisse y avoir un croyant qui n’ait pas sa place. Ainsi cette scène est décrite de façon à nous faire connaître quels sont ceux qui auront part aux noces, par un élément essentiel que chacun de ceux qui sont conviés doit s’approprier absolument. Au verset 11, il est stipulé que seuls ceux qui se revêtiront de l’habit de noces seront à leur place (et pourront assister à ce festin). La question est d’abord de déterminer avec précision de quel habit il s’agit. Car il y va de notre salut. Et c’est le verset 12 qui nous le précise par ce détail :
« Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ? Cet homme eut la bouche fermée ».
Pour savoir à qui s’adresse cette parabole, il faut identifier cet homme. Pour la compréhension de cette phrase, il faut aller dans Ro. 3:19-22 :
« Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu ». (v 19)
Cet homme est celui qui a vécu sous la loi, et par conséquent il s’est investi de sa propre justice provenant de ses mérites, de ses œuvres sur lesquels il s’est reposé pour se justifier, plutôt que de tenir compte de la justification de la foi :
« Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient ». (vs 20-22)
Je mets en garde, dans le Seigneur, tous les adventistes qui sont grandement visés par cette parabole, ainsi que les autres qui sont décrits dans ce verset de Paul :
« Je leur rends le témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence : ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu ; car Christ est la fin de la loi, pour la justification de tous ceux qui croient » (Ro. 10:2-4).
Maintenant que l’homme a été démasqué, nous nous concentrerons sur l’habit de noces qui lui a fait défaut. Il s’agit de ce vêtement blanc immaculé que l’on reçoit du Seigneur lorsqu’à notre conversion nous mettons notre foi dans le précieux sang de Christ, par lequel nous avons été rachetés (Ep. 2 :12-13 ; 1 Pi. 1 : 18-19…). Et c’est ce même vêtement qui sera pris en seule considération par Dieu pour l’enlèvement d’une Église qu’il fera paraître sans tache, sans défaut devant lui (Ep. 5:25-26). Mais il est une autre chose que vous ne devez pas ignorer, bien-aimés de Dieu. C’est que cet habit blanc que avons reçu en Christ doit rester, jusqu’à la fin, de cette même nature qui est définie comme le critère pour participer au ravissement au jour de Christ.
« Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes… » (Ap. 3 : 4).
C’est ce qui nous conduit à la sanctification, et c’est le Seigneur qui s’en charge (Ph. 1:6), avec notre accord (Ep. 4 : 1) par le concours de la discipline du Saint-Esprit au moyen de la parole de Dieu (1 Th. 5 : 23 ; 2 Th. 2 : 13 ; Ep. 5 : 26-27). Mais sachant que nous sommes déjà sanctifiés quant à notre position en Christ par l’offrande du corps de Christ une fois pour toutes (Hé. 10 : 10), nous pouvons rentrer dans l’expérience de la sanctification dans notre marche avec le Seigneur. C’est le privilège du croyant en Christ. Nous ne cherchons pas à devenir saints par les œuvres ou les mérites, mais parce que nous sommes déjà saints en Christ, puisque justifiés par la foi en lui, nous pouvons marcher de la même manière par la foi en Christ en sainteté.
Les mots « sanctifiés » et « saints » proviennent de l’hébreu qodesch et du grec hagios. Ils signifient d’une manière générale « mis à part pour Dieu ». Ces mots peuvent être appliqués à des objets : lieu saint, ville sainte, montagnes saintes, etc. et à des personnes, tels que les croyants élus.
Il vrai que Hébreux 10 : 10 est notre point de départ dans la vie chrétienne, et sera en tout état de cause notre point d’arrivée, si nous prenons également en compte ces autres recommandations qui concernent la période entre notre départ et notre arrivée, à savoir notre marche avec le Seigneur.
« Car Dieu nous a appelé non pas à l’impureté mais à la sanctification » (1 Th. 4 : 7).
Considérons la volonté de Dieu, car l’homme qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement (1 Jn. 2 : 17, lire également Mt. 7 : 21), or :
« Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification ; c'est que vous vous absteniez de l'impudicité ; c'est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l'honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu ; » (1 Th. 4:3‑5).
D’une façon générale et simplifiée, pour être sauvé et participer aux noces de l’Agneau, il faut revêtir l’habit blanc qui est la justification par la foi dans le sang de Christ, et pour nous conserver purs nous avons besoin de la sanctification par la Parole et du Saint-Esprit dans notre vie. Ces deux éléments ont le même but : nous transformer en la même image que Christ (2 Co. 3:17), pour nous permettre de porter du fruit en quantité (Jn. 15:16-17).
La justification de la foi n’est qu’un aspect de la vie chrétienne ; elle précède obligatoirement la sanctification qui, elle, détermine notre état d’arrivée pour l’éternité et sans laquelle personne ne verra le Seigneur (He. 12:14), et toutes deux dépendent de la grâce de Dieu.
En conclusion : Revêtons le bon habit, car il est des vêtements qui sont souillés, telle que la justice de l’homme (Es. 64:5). Premièrement, considérons le sang de Christ comme étant le seul habit de noces acceptable aux yeux de Dieu et notre moyen de justification. Deuxièmement, achevons notre sanctification (2 Co. 7:1) à laquelle nous avons été appelés (1 Th. 4:7).
I.2) Parabole des 10 vierges
Il est de toute importance de nous arrêter sur le sens de la signification de cette parabole, car elle représente un éclairage supplémentaire pour le chrétien qui aime le retour du Seigneur et veut adopter une bonne attitude intérieure en adéquation avec ses actes lors de sa manifestation. Mais pour cela, nous devons nous en remettre continuellement au Seigneur, pour comprendre le sens et l’implication de cette parabole dans notre vie … Est-il bien nécessaire de rappeler que le Seigneur connait mieux notre cœur que nous même ? Seul ceux qui sont dans de bonnes dispositions intérieures, avec humilité et un amour sincère pour la vérité, recevront ses grâces…
« Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles ; Mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases. Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent. Au milieu de la nuit, on cria : Voici l'époux, allez à sa rencontre ! Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. Les sages répondirent : Non ; il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure. » (Mt. 25:1-13)
Tout d’abord, je dois objecter vigoureusement contre certaines idées reçues, notamment dans le milieu évangélique, et c’est peut-être à cause de ce confinement doctrinal dont certains sont victimes qu’ils ne peuvent saisir le sens de cette parabole si importante. Les vierges folles ne s’apparentent pas au christianisme d’étiquette ou de faux chrétiens, ou de religions qui se revendiquent d’un humanisme comme fondement de leur foi. Elles ne concernent pas ceux qui se prétendent chrétiens au sens large du terme, mais plutôt les chrétiens eux-mêmes.
Cette façon erronée de considérer les vierges folles n’est pas sans conséquences ; elle contribue largement à détourner les chrétiens de la vraie foi qui doit être basée sur la révélation de la parole de Dieu et de sa puissance, et non sur la sagesse des hommes (1 Co. 2:3-5). Car elle peut gravement nuire à la préparation du croyant pour le jour de Christ.
Remarquons que la parabole commence (25.1) par comparer le royaume de Dieu par un principe de sélection sur la base de critères bien définis, à savoir 10 vierges dont la moitié (25.2) est folle et les 5 autres sont sages, prudentes. Mais toutes sont vierges, cela signifie quelque chose d’important : elles sont donc toutes justifiées aux yeux de Dieu, par la foi en Jésus-Christ (Ep. 1:7). Et de ce fait, Dieu place le croyant en Christ (1 Co. 1:30) et cette réalité est fortement soulignée en Jn. 15:2 et 6 : (v. 2) « Tout sarment qui est en moi ... ». Mais il faut lire la suite du verset pour comprendre la différence fondamentale entre les vierges folles et celles qui sont prudentes :
«Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment et il sèche ; puis on le ramasse, on le jette au feu, et il brule. » (Jn 15:5-6)
Les sarments qui peuvent être assimilés aux 10 vierges sont différenciés clairement par le fruit qu’elles portent. Et le fruit dont il est question ici est le fruit de l’Esprit décrit dans Ga. 5:22.
« Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ».
Les lampes (25.1) que toutes les vierges ont prises peuvent être symbolisées par le témoignage de leur vie en tant que nouvelle créature. À l’exemple de Luc 8:16-18 :
« Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d'un vase, ou ne la met sous un lit ; mais il la met sur un chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière. »
Lorsqu’une lampe est allumée, ou qu’une personne est convertie, elle ne se cache pas et n’a pas honte du Seigneur ou de l’Évangile de notre salut (lire très attentivement Lu. 9:26), en revanche, la connaissance et les révélations qu’elle reçoit sont personnelles, voir même secrètes (Pr. 12:23 ; Mt. 7:6).
« Car il n'est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour. » (Lu 8:17)
Notre témoignage doit être la juste représentation de notre vie avec le Seigneur, exempt d’hypocrisie, irrépréhensible au milieu d’une génération perverse et corrompue, brillant comme un flambeau dans le monde. (Ph. 3:15)
« Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez ; car on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il croit avoir. » (Luc 8:18)
Voilà un encouragement pour ceux qui marchent avec le Seigneur, et un avertissement pour les apparences trompeuses, les indifférents, les négligents, ou les scandales qui salissent le vrai témoignage de Christ.
La représentation des vases (25.4) à son importance ici ; ils sont de nature à représenter la faiblesse actuelle de notre corps ; c’est pourquoi ils sont de terre, afin que la puissance qu’ils devraient contenir soit une puissance qui revienne à Dieu (2 Co. 4:7). Quand l’Écriture parle de puissance, nous ne sommes donc qu’un vase de terre, mais quand il s’agit de sanctification, il nous appartient de devenir des vases d’honneur ; la nature de notre vase doit changer : en or ou en argent. Et comme la maison de Dieu est grande, certains vases malheureusement peuvent également être en matériaux inadaptés, en terre ou en bois (2 Ti. 2:20-21).
Pour éclairer, les lampes des vierges doivent être alimentées par l’huile pour les maintenir en fonction. Dans le cas des vierges, il n’est pas précisé si les lampes sont entièrement remplies, mais elles le sont suffisamment pour permettre à la mèche d’éclairer afin que celles qui les portent soient reconnues. Mais dans bien des cas, il est nécessaire de régler la mèche de façon à avoir un maximum de clarté pour la diffusion de la lumière, et cela consomme davantage d’huile. C’est pourquoi la réserve d’huile est transportée dans un vase, et c’est cela qui va déterminer (25.3 et 4) si les vierges sont folles ou sages. L’huile est dans toute la Bible une évocation du Saint‑Esprit. La lampe fonctionne avec l’huile de base qui représente le témoignage du chrétien. Elle est alimentée par l’huile de réserve qui se trouve dans les vases, qui eux représentent la puissance du Saint-Esprit dans le croyant. Et la présence de cette huile sera proportionnelle à la sanctification du chrétien. Un corps sanctifié produira un fruit de l’Esprit durable, de sorte que Jésus-Christ soit glorifié dans nos vies à la gloire de Dieu le Père.
Le fruit est le meilleur moyen de reconnaître la nature de l’arbre qui le porte :
« Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ou un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu » (Mt. 7:17-19).
Il est vrai que ces paroles de Jésus nous donnent le moyen sûr par lequel nous pouvons discerner les faux prophètes. Mais elles concernent également tous ceux qui se convertissent, telles que les vierges folles qui ont oublié les recommandations suivantes :
« Produisez donc du fruit digne de la repentance […] Déjà la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu » (Mt. 3:7-10).
Une fois converti, le chrétien n’est pas dispensé de produire un fruit digne de la repentance, car c’est à cela que nous avons été appelés :
« Ce n'est pas vous qui m'avez choisi : mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres… » (Jn. 15:16-17).
Ainsi, nous pouvons mieux comprendre la portée ô combien importante du message de la parabole des dix vierges pour l’implication de notre vie de chrétiens responsables.
« Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent. » (v 5)
Cette phrase m’a beaucoup intrigué et m’a incité encore plus à la prière et à la réflexion.
« L'Éternel m'adressa la parole, et il dit : Écris la prophétie : grave-la sur des tables, afin qu'on la lise couramment. Car c'est une prophétie dont le temps est déjà fixé, elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas ; Si elle tarde, attends-la, car elle s'accomplira, elle s'accomplira certainement » (Ha. 2:2-3).
Pourquoi toutes les vierges s’assoupirent-elles et même s’endormirent-elles (non seulement les folles mais aussi les sages) ? Je crois que c’est surtout la façon dont nous considérons l’attente de la venue de l’Époux qui démontre l’état d’esprit dans lequel nous sommes et qui contribue au degré d’assoupissement de chacun. En effet, la Bible nous explique l’une des raisons essentielles pour laquelle notre Seigneur tarde à venir :
« Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers nous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pi. 3:8-9).
Sa venue se fait attendre, mais il n’est et ne sera pas en retard puisque Habakuk, le prophète, annonce clairement que les temps sont arrêtés, fixés par Dieu et que les moindres détails s’accompliront avec exactitude.
Ce qui peut être considéré comme tardif n’est en fait que le fruit de l’imagination de certains, car en réalité le Seigneur use d’une grande patience dans son grand amour envers tous les siens, de sorte qu’aucun ne périsse. Le « nous » dans les versions Martin et Ostervald ne concerne pas les hommes au sens général du terme, mais tend à prouver que cela concerne les croyants en Christ ; cela est d’autant plus marqué par les versets 14 et 15 qui donnent cette exhortation :
« C'est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix. Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut ».
Dans tous les cas, si les vierges se sont endormies, cela peut s’expliquer par le fait qu’elles ont cru que le Seigneur tardait, mais c’est surtout notre disposition à attendre son retour selon notre vie qui nous sauvera ou nous condamnera, et qui manifestera le juste reflet de notre foi (en lui de préférence).
Le temps de la préparation des lampes
C’est en incluant les versets qui suivent que nous comprendrons mieux :
« Les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. Les sages répondirent : Non ; il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous ». (vs 8-9)
J’ai beaucoup été intrigué par l’impertinence des folles, mais plus encore par la réponse des sages. Je méditais sur la question en demandant au Seigneur de bien vouloir me révéler cette scène particulière… Tout d’abord, Jésus se servit d’images en fonction des éléments de cette époque pour permettre aux gens qui l'écoutaient de mieux saisir le sens et la portée des choses spirituelles. Le texte qui suit nous éclaire à ce sujet :
« Tu ordonneras aux enfants d'Israël de t'apporter pour le chandelier de l'huile pure d'olives concassées, afin d'entretenir les lampes continuellement. C'est dans la tente d'assignation, en dehors du voile qui est devant le témoignage, qu'Aaron et ses fils la prépareront, pour que les lampes brûlent du soir au matin en présence de l'Éternel. C'est une loi perpétuelle pour leurs descendants, et que devront observer les enfants d'Israël » (Ex. 27:20-21).
Acheter de l’huile à cette époque représentait un coût important pour l’acquéreur du fait de sa qualité exceptionnellement pure. Il y a donc une notion de prix, et par conséquent de sacrifices en termes de temps passé et de valeur effective d’un travail. Cela relève parfois de la souffrance ou de la pénibilité en vue d’acquérir l’objet ou d’atteindre le but visé.
Il est avant tout un exemple qui nous a été légué, dans la personne du Fils de Dieu qui, existant en forme de Dieu, n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais s’est dépouillé lui-même pour prendre une forme de serviteur et a payé au prix de sa vie notre salut. Et les Écritures nous invitent à avoir les mêmes sentiments (Ph. 2:5-8), car le serviteur n’est pas plus grand que le maître… (Jn. 15:18‑23).
Voici comment les Écritures nous incitent à la plus grande vigilance :
« Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu (et voici comment le Seigneur voit les choses :) je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies » (Ap. 3:17-18).
Pensez-vous sérieusement que notre Dieu saint déverse son onction dans un vase non sanctifié ? Relisez plutôt 2 Ti. 2:20-21.
Et pour finir, voici en complément de ce qui vient être dit quel est le sage qui sera approuvé par le Maître lors de son retour :
« À vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps ! C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par divers épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra… » (1 Pi. 1:5-6).
Il y a diverses épreuves par lesquelles nous devons passer parce qu’elles sont nécessaires pour fortifier notre foi, pour notre sanctification, notre purification et notre perfectionnement, afin que chacun reçoive de Dieu la louange qui lui sera due (1 Co. 4:5) lorsque l’Époux paraîtra. Ceux qui ont part aux souffrances de Christ pour l’héritage dans la grâce de Dieu (Ro. 8:17-18) auront aussi part à la consolation (2 Co. 1:7). C’est pourquoi nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Ro. 5:3-4).
Au verset 10 de notre parabole des 10 vierges nous avons :
« Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée ».
Là, il est déjà trop tard ; ce genre d’achat ne peut se faire au dernier instant, tel un fruit qui provient d’abord de la semence plantée en terre fertile pour suivre un processus naturel, jusqu’à devenir l’arbre qui portera son fruit. Les folles le sont jusqu’au bout parce qu’elles ignorent tout de l’Époux ; elles ne le connaissent pas du tout. Elles s’appuient sur la lumière de leur lampe :
« L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé ; mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres ! » (Mt. 6:22-23).
Toutes connaissances constituent une source de lumière comme repère pour la vie de l’homme. Mais lorsqu’elles sont basées sur des conceptions érronées, cette lumière devient ténèbres. C’est le cas de certains chrétiens qui ont placé la valeur de leur spiritualité sur l’échelle de degré sentimental toujours en quête de sensations fortes pensant atteindre ainsi la plénitude de la puissance de Dieu. Mais la démonstration de leur désordre psychique prouve que leur plénitude n’est qu’une manifestation charnelle et simulation de la vraie présence de Dieu. C’est malheureusement ce qui a déploré dans certaines églises locales dont en a déjà relevé les débordements (Partie III ; chapitre IV ; 1) qui se basent sur leur expérience sans s’attacher au chef de l’Eglise et à sa parole comme fondement. La plénitude ou si vous préférez être rempli de l’Esprit est un ordre du Seigneur (Ep. 5:18) ne consiste pas une démonstration de la puissance charnelle, mais par des principes que le Saint Esprit nous inculque sur la base de la parole de Dieu (Ep. 5:19).
Bref ! L’huile ne peut remplir que les vases sanctifiés, prêts à l’emploi, et cela prend du temps, chaque instant de notre nouvelle création (2 Co. 5:17).
Les sages entrèrent dans la salle des noces avec l’Époux, puis « La porte fut fermée ». De quelle porte s’agit-il ? Lisons le texte suivant :
13.24 « Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. »
Le Seigneur nous a prévenus que la porte est étroite et que beaucoup emprunteront la porte de facilité large et spacieuse (Mt. 7:13).
13.25 « Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous, étant dehors, vous commencerez à frapper à la porte, en disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il vous répondra : Je ne sais d'où vous êtes. »
Cette dernière réplique est la même que celle des vierges en Mt. 25:11.
13.26 « Alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues. »
Ici, ces gens qui s’apparentent aux vierges folles étaient dans les lieux où se trouvait le Seigneur, jusqu’à profiter de ses enseignements au même titre que les vierges sages. De même que dans Mt. 7:21-23, plus explicitement encore, ce ne sont pas ceux qui prophétiseront, ou feront des miracles, ou chasseront les démons au nom de Jésus qui seront reconnus dignes, mais seulement ceux qui pratiquent la volonté du Seigneur.
13.27 Et il répondra : Je vous le dis, je ne sais d'où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité » (Lu. 13:23-28).
« Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. » (Mt. 25:12)
« Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. » (Mt. 7:23).
